Description : De la croix à la glorification.

Genèse de l’œuvre : L’exégèse du Père Ignace de la Potterie servit de base au tableau.

Dimensions : 2 m × 2,10 m en 21 panneaux de 45 cm × 30 cm.

Lieu de peinture : Fribourg.

Technique : huile sur bois.

Commentaires issus d’entretiens avec l’artiste : Le tableau se lit par colonne de haut en bas puis de gauche vers la droite.
Tout commence et finit au jardin. Pour Françoise Burtz, Saint Jean exagère car il fait le lien entre le paradis terrestre et la Passion du Christ. La Passion est le mystère du deuxième Adam qui deviendra le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal pour que l’homme soit divinisé.
Dans la première colonne, Françoise Burtz a choisi de représenté la Cène, alors qu’elle n’existe pas comme telle dans l’Évangile de Saint Jean. Elle réaffirme par là la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie. Lors de l’arrestation de Jésus, il y a plus de torches que d’armes. Ceux qui sont venus l’arrêter se prosternent en adoration devant Jésus. En vert, c’est Judas qui trahit Jésus par un baiser. En dessous, un troupeau et du pain avec la main de Jésus qui tient un bâton de berger. Jésus est le bon pasteur qui prend soin de ses brebis : « ceux-là, laissez-les partir » En dessous, c’est le serviteur Malchus qui s’est fait trancher l’oreille. La coupe représente l’ancien culte qui sera remplacé par le nouveau, dans la quatrième colonne.
Entre la première et la deuxième colonne, Jésus répond à ceux qui sont venus l’arrêter : « C’est moi » c’est-à-dire le « Je suis » biblique. C’est le même « Je suis » que Dieu utilise pour se présenter à Moïse dans l’épisode du buisson ardent.
La deuxième colonne, ce sont les trois reniements de Pierre. Il répond l’inverse de Jésus, il dit « Je ne suis pas ». En lui se joue le mystère de l’Église : elle renie Jésus et réaffirme pus tard son amour pour le Christ.
La colonne du centre contient sept tableaux C’est le chiffre parfait. C’est la colonne où tout se joue. Plus le Christ est humilié, plus il est glorifié ! Il n’y a pas d’ignominie, pas de flagellation, ni de crachat. La flagellation est remplacée par le manteau de pourpre de César, Jésus est d’ailleurs debout sur la chaise de la curule romaine, symbole du pouvoir. Il y a encore une fois une référence au bon pasteur dans le deuxième panneau de la colonne. Pilate est en haut, Barabas en vert à la gauche de Jésus. Jésus rayonne avec sa couronne d’épines et se tient dans la nuée comme dans les visions de Daniel. Aux pieds de Jésus, quelqu’un tient un caillou pour le lapider. Cependant, ce n’est pas Jésus qui est jugé mais c’est le monde qui est jugé par Jésus : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’était donné d’en haut ».
En haut de la quatrième colonne, il y a toutes les nations car le monde est jugé. Le manteau est joué aux dés car il ne peut être divisé. Les soldats regardent Jésus. De son cœur sortent l’eau et le sang du nouveau culte. Marie est accrochée à son Fils et un filet d’eau de sa part rejoint celle du calice. Marie est co-rédemptrice comme le souligne Saint Paul qui demande un complément de la croix par nos souffrances. Au pied de la croix, un agneau en référence à l’Apocalypse et à la compagnie de l’Agneau décrite dans l’Apocalypse. L’Agneau porte une bannière à l’effigie de Jésus : nous sommes sous la bannière du Christ car nous sommes ses disciples. C’est le même sacrifice de Jésus qui se déroule à la messe. La messe est le sacrifice qui enfante de nouveau disciple.
Le dernier panneau représente l’ensevelissement du Seigneur. C’est le retour au Jardin.

Détails :

Texte de Jacques Bernard

Le repas pascal

Dans l’Évangile de Jean, Jesus meurt au moment de l’abattage des agneaux la veille de la Pâque.
Il ne peut donc pas célébrer la Cène comme repas Pascal mais seulement comme lavement des pieds inaugurant la reprise des baptêmes dans l’Église après sa mort.
Dans les Évangiles synoptiques,Jesus meurt le jour de la Pâque.
La Cène a donc lieu chez eux après l’abattage des agneaux et peut donc être un repas pascal.
Pour faire le lien entre Jean et les synoptiques, l’artiste a commencé la passion par la dernière Cène comme repas pascal.
Elle a laissé pour cela hors du tableau la scène du cortège qui conduit Jésus de Gethsémani au palais du Grand Prêtre.

Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l’enchaînent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là. (C’est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple. ») Jn 18, 12-14

Arrestation

Jésus va dans le jardin.
C’est dans le jardin d’Eden que le monde a été créé et c’est encore dans le jardin qu’il sera recréé.
Dans le texte de Jean, il y a, d’un côté, ceux qui sont avec lui et, de l’autre, ceux qui sont contre lui.
Judas qui était avec les premiers, rejoint les seconds. Ils viennent avec des  » torches  » pour bien montrer que c’est la nuit.
Jésus affronte les ténèbres.

Après avoir ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples. Jn 18,1-2

Adoration des soldats aux Jardins des Oliviers

– Qui cherchez-vous ?
– Jésus le Nazôréen
Jésus répond :
– Je Suis.
C’est le commencement du Nom divin :
« Je suis celui qui suis. » (Ex 3,14)
Quand il dit cela, les soldats reculent et tombent à terre.
Pour Jean qui écrit dans la foi,
les soldats se prosternent devant Dieu.

Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi. » Judas, qui le livrait, était au milieu d’eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre. Jn 18, 4-6

Pasteur

Une nouvelle fois on interroge Jésus et il répond « Je suis. »
Mais cette fois, c’est au sens de « c’est moi. »
Et il ajoute, en désignant ses apôtres : « Si c’est moi que vous cherchez laissez partir ceux-ci. »
Il est alors « le bon Pasteur » qui donne sa vie pour ses brebis.
Il leur a donné le pain de sa parole, ils ne peuvent pas mourir (Jn 6,39.51).

Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » Jésus répondit : « Je vous l’ai dit : c’est moi. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » (Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ».) Jn 18,7-9

Le calice

Pierre a tiré son épée et coupe l’oreille du serviteur du Temple, comme pour le rendre impropre à son office.
Jésus le réprimande. « Le calice que m’a donné le Père, comment ne le boirais-je pas ? »
Au Jardin d’agonie, il demandait au Père de lui éviter le « calice » de la mort (Lc 22,42).
En Jean, Jésus voit le « calice » comme un don que le Père lui donne et qu’il accepte.

Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » Jn 18,10-11

Premier reniement

Jésus est emmené devant le tribunal des grands prêtres qui l’ont condamné en Jn 11,40.
Reconnu par la servante qui garde l’entrée, Pierre nie être le disciple de Jésus :« Je ne suis pas ! »
C’est le contraire de la parole de Jésus : « Je suis. »

Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. La servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là ? » Il répondit : « Non, je n’en suis pas ! » Les serviteurs et les gardes étaient là ; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi. Jn 18,15-18

Tout est dit

Jésus est interrogé par le grand prêtre sur sa doctrine et son enseignement.
Jésus répond en évoquant l’ensemble de sa prédication : partout, toujours et à tous il a annoncé la Parole.
On peut maintenant interroger ses « disciples. »
Ils « savent » ce que Jésus a parfaitement révélé.
Ils peuvent être les relais de Jésus.

Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : « J’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu ? Ce que j’ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m’entendre. Eux savent ce que j’ai dit. » A cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Jn 18,19-23

Le dernier reniement

Nouveau reniement de Pierre.
Jean a encadré la proclamation de Jésus devant le grand prêtre par tous ces reniements de Pierre.
Il « n’est pas » le « disciple relais » que Jésus vient de définir devant les prêtres.
Pourtant, en Jn 21, Jésus ressuscité pardonnera à Pierre. Par trois fois il l’interrogera : « Pierre m’aimes-tu ? »
Pierre, pardonné, sera alors reconduit dans sa fonction de « pasteur des brebis « .
Il prendra le relais du « Bon Pasteur » qui donne sa vie pour ses brebis.

Anne l’envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer ; on lui dit : « N’es-tu pas un de ses disciples, toi aussi ? » Il répondit : « Non, je n’en suis pas ! » Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que je ne t’ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui ? » Encore une fois, Pierre nia. A l’instant le coq chanta. Jn 18, 24-27

La condamnation de Jésus

Jésus devant Pilate est déjà condamné.
Mais dans la foi de Jean, c’est Jésus qui dirige sa Passion et accomplit la parole qu’il avait dite en Jn 3,14.
Jésus ne mourra pas lapidé à la mode juive mais élevé comme Moïse a élevé le serpent, signe de la Torah (Sg 16,6).
Jésus « élevé de terre » remplacera la Torah de Moïse.

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C’était le matin. Les Juifs n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l’agneau pascal. Pilate vint au dehors pour leur parler : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils lui répondirent : « S’il ne s’agissait pas d’un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. »
Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Jn 18,28-32

Roi

Les prêtres ont dénoncé Jésus à Pilate comme un agitateur messianique nazôréen, titre d’accusation qu’il portera sur l’écriteau de la croix.
Jésus répond à Pilate qu’il n’a rien à craindre de lui puisque son Royaume « n’est pas de ce monde. »
Il n’a aucune envie de combattre le pouvoir mais est roi Bon Pasteur sur ceux qui écoutent sa parole comme reflétant « la vérité » de Dieu.

Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » Jn 18,33-37

Barabas

Pilate, comme cadeau de Pâque, propose aux judéens (Prêtres et représentants officiels de Jérusalem) un marché :
libérer Jésus contre un agitateur reconnu dangereux.
Les judéens manipulent la foule après avoir tenté de manipuler Pilate.
Ils réclament l’agitateur messianique Barabbas.
Pour Jean, ils se condamnent car ils libèrent un de ces agitateurs qui causeront la répression romaine en 70, et condamnent le Bon Pasteur.

Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Après cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Mais c’est la coutume chez vous que je relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Mais ils se mirent à crier : « Pas lui ! Barabbas ! » (Ce Barabbas était un bandit.) Jn 18,38-40

Le couronnement d’épines

Jésus est flagellé.
Une mesure pour abréger les souffrances de la crucifixion qui pouvaient durer de longues heures, voir plusieurs jours.
Jésus est couvert de sang. Jean, dans sa foi, voit le flagellé revêtu de la pourpre impériale,
couronné et finalement salué par les soldats : « Salut, oh roi des judéens ! »
La gifle fait inclusion avec la flagellation pour rappeler le supplice derrière la vision de Gloire.

Alors Pilate ordonna d’emmener Jésus pour le flageller. Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau de pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient. Jn 19,1-3

Le fils de l’homme
« Voici l’homme » : Voici la loque pantelante à l’issue du supplice.
Dans la vision de Jean, le « Voici l’homme » devient la présentation du « Fils de l’homme » dans le livre de Daniel.
Il y désignait le martyr revenant à la fin des temps pour juger ses bourreaux (Dn 7, 13-27).
Les judéens, dans la vision de Jean, énoncent le vrai grief fait à Jésus : on le condamne car il s’est fait « fils de Dieu ».
Ce sera le grief que la synagogue fera aux chrétiens pour les excommunier.

Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Alors Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l’homme. » Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu. » Jn 19, 4-7

Du Ciel

« D’où es-tu ? » La question est posée au niveau le plus élevé, comme si, aux yeux de Jean, Pilate avait pressenti l’origine divine de Jésus.
Jésus se tait et Pilate lui rappelle le pouvoir qu’il a sur lui.
Jésus lui répond enfin : le lieu « d’où il vient » est justement celui qui donne à Pilate son pouvoir.
Le procurateur romain n’est donc que l’instrument malheureux des judéens qui, en fait, condamnent Jésus.
Ils font mine de défendre « César », ils seront à leur tour condamnés par César.

Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D’où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? »
Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; ainsi, celui qui m’a livré à toi est chargé d’un péché plus grave. » Jn 19, 8-11

Ironie

Jean transfigure la passion.
Chacun sait que c’est Pilate qui s’est assis pour prononcer la sentence de mort avec toute l’autorité requise.
Jean joue avec la grammaire : c’est Pilate qui « assoit Jésus » et « l’installe sur la chaise du Juge suprême » en lieu et heure dûment référencés et il le présente comme le « roi » des judéens.
Jean entend ces derniers supplier Pilate : « enlève, enlève-le » du trône où il juge.
Ils reviennent alors sur le motif premier de l’accusation devant Pilate, mais cette fois ils s’incluent eux-même dans la condamnation : « Nous n’avons d’autre roi que César.»
Ce sera leur sort après 70.

Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. » En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade à l’endroit qu’on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha). C’était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les chefs des prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » Jn 19, 12-15

L’écriteau

Jésus est crucifié au milieu de deux autres condamnés. Jean encadre chaque scène par les mots qui en donnent le sens.
Ici : « l’écriteau » . C’était la pièce juridique exigée pour les condamnés politiques.
Elle reflète l’accusation des Grand-Prêtres auprès de Pilate : « Jésus le nazôréen, roi des judéens. »
Jean dans sa vision prend l’écriteau au pied de la lettre.
Jésus est vraiment « le roi » et c’est dit en toutes les langues officielles.
Les judéens veulent corriger le titre mais Pilate confirme.

Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié, et ils se saisirent de lui. Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha. Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec. Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : ‘Roi des Juifs’ ; il fallait écrire : ‘Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs’. » Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. » Jn 19, 16-22

Les soldats

Cette seconde scène est encadrée par « les soldats. »
Ils prennent la « tunique sans couture » de Jésus et ils la tirent au sort.
Au temps de Salomon le royaume avait été divisé (1 R 11,50).
La tunique, représentant le nouveau Royaume du nouveau « roi des judéens » ne sera pas divisée mais « tirée au sort »
puisque selon le psaume, les prêtres ont « jeté le sort » sur Jésus en le mettant à mort (Ps 22,19).

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. Jn 19,23-24

Mère

Cette scène centrale est encadrée par « la mère ».
Une formule de révélation -« voyant…il dit » – introduit le don que Jésus fait à Jean de sa mère : « Femme voici ton Fils ».
Jésus l’appelle « femme ».
Elle est la « nouvelle Eve » et représente toute l’humanité sauvée.
Elle devient la mère de Jean, et à travers lui, de tous les croyants.
L’apôtre prend alors Marie dans sa maison.
Dieu nous a donné Jésus, Jésus en mourant donne sa mère aux croyants.

Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la soeur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Jn 19,25-27

Esprit Saint

Voyant que « tout est achevé » par le don de Marie qu’il vient de faire, Jésus dit « J’ai soif ! ».
Il rappelle ce qu’il avait dit (Jn 7,37-39) : « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi !
De son sein couleront des fleuves d’eau vive ». « Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui ».
Jésus appelle cet Esprit Saint qui dans le Ps 51,9 vient avec l’aspersion de l’hysope. On tend l’hysope à Jésus.
Il répète « tout est achevé » et il donne l’Esprit Saint.

Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. Jn 19, 28-30

Agneau de Dieu

Jésus meurt le vendredi, veille de la Pâque qui tombe cette année-là un jour de shabbat.
Il meurt donc au moment de l’abattage des agneaux.
On ne devait briser aucun des os de l’agneau pascal (Ex 12,46).
Jean relit, à travers ce rite, la descente de croix.
On brisait les jambes des condamnés pour les empêcher de se redresser pour reprendre souffle.
Pourtant, on ne brise pas les jambes de Jésus. Le soldat, par sécurité « frappe » son côté, comme Moïse avait frappé le rocher (Ex 17,6).
Il sort « du sang et de l’eau. »
Ce que Moïse avait donné pour que vive Israël est maintenant donné par la mort de Jésus.
Et comme dans sa mort il a donné le pardon suprême, tous les peuples peuvent se tourner vers lui pour être sauvés (Za 12,10).

Comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l’on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu’il dit vrai.) Tout cela est arrivé afin que cette parole de l’Écriture s’accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé. Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Jn 19, 31-37

Au jardin

La Passion commence au jardin de l’agonie et finit au jardin de l’ensevelissement.
C’est la nouvelle création du monde ou le nouvel Eden.
Nicodème, à qui Jésus avait dit de renaître (Jn 3,5), peut maintenant voir son vœu exaucé en vénérant le corps descendu de la croix.
Il est baptisé dans la mort de Jésus.
Jésus est mort véritablement puisque le soldat s’en est assuré par le coup de lance et qu’il est embaumé avec les bandelettes et enseveli dans le tombeau.
On est au soir, à la veille de la Pâque juive.
Les synoptiques y célèbreront la dernière Cène de Jésus. La Pâque chrétienne célèbrera, le Dimanche qui suivra, la résurrection de Jésus.

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l’enveloppèrent d’un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d’ensevelir les morts. Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne. Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. Jn 19, 38-42

 

Méditation :

Après avoir ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples. Judas prit donc avec lui un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. 
Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi. » Judas, qui le livrait, était au milieu d’eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » Jésus répondit : « Je vous l’ai dit : c’est moi. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » (Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ».) 
Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l’enchaînent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là. (C’est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple. ») 
Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. La servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là ? » Il répondit : « Non, je n’en suis pas ! » Les serviteurs et les gardes étaient là ; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi. 
Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : « J’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu ? Ce que j’ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m’entendre. Eux savent ce que j’ai dit. » À cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Anne l’envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe. 
Simon-Pierre était donc en train de se chauffer ; on lui dit : « N’es-tu pas un de ses disciples, toi aussi ? » Il répondit : « Non, je n’en suis pas ! » Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que je ne t’ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui ? » Encore une fois, Pierre nia. À l’instant le coq chanta. 
Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C’était le matin. Les Juifs n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l’agneau pascal. Pilate vint au dehors pour leur parler : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils lui répondirent : « S’il ne s’agissait pas d’un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Après cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c’est la coutume chez vous que je relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Mais ils se mirent à crier : « Pas lui ! Barabbas ! » (Ce Barabbas était un bandit.) 
Alors Pilate ordonna d’emmener Jésus pour le flageller. Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau de pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient. Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Alors Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l’homme. » 
Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D’où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; ainsi, celui qui m’a livré à toi est chargé d’un péché plus grave. » Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. » En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade à l’endroit qu’on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha). 
C’était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les chefs des prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié, et ils se saisirent de lui. Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha. 
Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec. Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : ‘Roi des Juifs’ ; il fallait écrire : ‘Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs’. » Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. » Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. 
Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la soeur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. 
Comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l’on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu’il dit vrai.) Tout cela est arrivé afin que cette parole de l’Écriture s’accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé. Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. 
Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l’enveloppèrent d’un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d’ensevelir les morts. Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne. Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

Jn 18-19